04h30 ce dimanche 6 avril 2008, le réveil sonne. Debout. C’est la PINGEON ! Au programme 146km et 2034 mètres de dénivelé.
Roro passe me prendre à 05h45, 150 bornes pour rejoindre GIGNAC (34) en voiture. Le départ pour nous est à 09h00. Sur place on retrouve les copains qui eux sont partis la veille, le petit café qui va bien, et on se prépare. Contrairement à l’an dernier, pour le moment temps idéal, soleil, pas de vent mais un peu frais pour le Roro qui se demande : « cuissard court, cuissard long » çà pendant 10 bonnes minutes, il va finir par être en labour…
Nous sommes 11 de la section cyclosport du VCA : Esénio, Steph, Roro, Jérém, Phil, Nicolas, Momo, Jean-Mich, Chantal, Fred, et Raymond. Manque à l’appel Germain qui aurait dû être là, mais qui suite à un petit souci de santé lève le pied pour cette fois
08h55 on est sur la ligne de départ après un bon échauffement. 09h00 piles c’est parti. Roro, en forme, est devant je ne le reverrais qu’à l’arrivée. Les autres partiront après selon leur caté à 9h04, 9h08, 9h12.
Départ presque raisonnable pour une fois, çà roule vite bien sur, mais çà ne frotte pas. Nous n’avons que 10 bornes pour nous échauffer et entrer dans le vif du sujet : le Col du Vent. On traverse St Jean-.de-Fos et ça y est on grimpe, le peloton s’étire, s’étire…15 bornes de montée avant le sommet, avec un final de 2 km à 7 et10%. Dans cette montée, je décide d’en garder un peu sous la pédale, la chaussette est relativement légère. Je suis bien mais seul. Je remonte, petit à petit, quelques concurrents sans me faire dépasser, c’est signe que ça va. Je bascule au somment sans avoir été repris par les jeunes loups aux fesses maigres partis derrière nous, confirmation du ça va précédent. Y’a du monde en haut de ce col, sympa les encouragements. Il convient de signaler aussi à cet endroit, une présence non souhaitée : la Tram ! Elle est là. Elle nous attendait en embuscade, elle est très en forme et cerise sur le sommet elle est défavorable et elle ne nous lâchera plus…
Normalement on devrait apprécier cette petite descente de 5/6 km jusqu'à La Vacquerie mais le vent contrarie ce moment de récupération et après avoir pris à gauche vers le Caylar là on bascule dans la galère : le plateau du Larzac.
Logiquement un plateau c’est plat, globalement il l’est, mais le moindre petit raidillon prend des proportions alpines à cause de ce vent qui souffle, souffle et jamais ne s’essouffle. De plus il est froid car nous sommes à plus de 800 mètres d‘altitude et le ciel s’est couvert. ( Plus tard Roro nous dira qu’a cet endroit il a eu des crampes et regrettera d’être parti finalement en cuissard court, après avoir cependant longuement réfléchi…) Heureusement la route est belle. Bien sur chacun cherche à s’abriter, çà bordure pas mal mais je tiens. Le regard porte loin, et on peut voir une multitude de petits groupes éparpillés sur cette belle et large route qui tous bataillent contre les rafales rageuses et dangereuses. Vers le Caylar petite tape sur l’épaule : c’est Esénio qui m’a rattrapé et me dépasse, « viens » qu’il me dit, il est sympa…
Au Caylar on quitte par la gauche le plateau mais on prend aussi le vent cette fois pleine poire complètement défavorable. Le groupe roule complètement à gauche, je ne peux faire l’effort pour me replacer comme il faut et… je saute !! Me voilà seul face à « lui » à même pas la moitié du parcours, elle est pas belle la vie ! Grand moment de solitude…
Vont suivrent 40 km de bataille et de petite galère, seul à gérer ce profil de « montagnes russes » et le vent parfois moins violent, mais toujours défavorable. J’encaisse aussi plusieurs tapes sur l’épaule, style Esénio : D’abord Antony, puis un moment après Jérem et encore après Steph ou l’inverse, tous en me doublant m’invitent à les suivre…gentils !
Et puis a Ceilhes on tourne à droite. On entre alors dans la vallée de l’Orb. Le vent est maintenant favorable, le paysage est magnifique, plus haut il l’était peut être aussi mais la tête dans le guidon difficile d’apprécier. Nous sommes maintenant une quinzaine la route est belle, plutôt en descente, elle serpente au gré de la rivière, longe un moment le lac du Salagou, le compteur indique 55 km/h, là c’est que du plaisir. Un panneau indique l’arrivée à 20 km, surprise les relais se prennent bien, çà roule fort, je tiens le bon groupe et je me dis que dans ces conditions çà devrait bien se passer jusqu’à l’arrivée.
Sauf que, vers St Guiraud alors que la route s’est soudainement rétrécie, qu’une petite grimpette s’amorce, que le vent à cet endroit est de nouveau défavorable, un gars juste devant moi pour ne pas se laisser décrocher fait un écart sans regarder derrière. Résultat, je suis au sol !! Rien de grave, juste la selle à remettre dans l’axe, pas de bobos mais bien entendu je me retrouve tout seul pour le final. J’enrage. Le charme est rompu. Je rejoins tranquille Gignac où je retrouve à l’arrivée les copains qui sont là et attendent que le groupe soit à nouveau complet. Ce sera fait avec l’arrivée de Jean-Mich.
Direction le repas, grand moment de convivialité tous ensemble dans le gymnase de Gignac, pas un ne manque. Chacun raconte ses aventures, ses sensations, ses moments de doute, ses petites galères autour des « Boles de picoulat » de l’organisation, excellentes. Mais que dire des makroudes de Nathalie, incomparables et du flan de la même Nathalie que je me suis retenu d’engloutir pour en laisser, un peu, à Roro…
Au final, belle est grande journée. Oui que du plaisir, même si perso je devais faire mieux mais la Pingeon n’est que la première d’une longue liste…
Merci aux organisateurs, tout tout bien rien à dire. Cette cyclo souffre d’une réputation pluvieuse et venteuse, normal elle vient tôt dans l’année, elle est l’une des premières, mais avec 685 inscrits sur les 2 parcours elle marche vers les 1000 d’ici 2 à 3 ans. Nous l’an prochain on sera là !
Phil
A voir ci dessous prochainement les photos de la bataille